Les nancéiens de -ii- sortent leur clip de Void
-ii-, prononcez "Two Eyes" est un duo formé fin 2017 par Hélène et Benjamin, devenu trio en 2019. Derrière ce projet au référencement web des plus ambitieux, c’est une musique ghostwave, qu’ils aiment à appeller witchwave pour coller à une ambiance sombre empreinte de sorcellerie. Rencontre téléphonique et distancée au moment de la sortie de leur nouveau clip.
Pouvez-vous revenir brièvement sur l’histoire du groupe ?
On a crée ce projet fin 2017 à deux, avec Benjamin, puis Stéphane nous a rejoint à l’été 2019 à la batterie. On a une soixantaine de concerts à notre actif, dont des dates en France, en Italie, en Suisse et même à La Réunion. Un très beau souvenir de concert, c’était celui au Luxembourg avec Health aux Rotondes, un groupe qu’on adore, mais également à l’Autre Canal le 10 mars, pour le dernier concert juste avant le confinement. En termes de disques, on avait sorti un premier EP en 2018, puis on a sorti un single enregistré en Allemagne dans le cadre de Multipistes, où on a fait de supers rencontres, puis le confinement est arrivé !
Vous en avez profité pour composer ?
Ouais, on a travaillé du neuf, dont deux singles mis en ligne à l’automne 2020, et là on arrive à une sortie d’album le 10 mars !
Vous le sortez sur un label ?
On a tout auto-produit, et le mastering est fait par Alan Douches de West West Side music, qui a entre autres, masterisé des albums de Chelsea Wolfe, Dälek, The Dillinger Escape Plan, My Brightest Diamond, et plein d’autres...
Et vous sortez ce single/clip, Void, aujourd’hui ?
Ouais, on a voulu annoncer cet album avec la sortie d’un single mis en images.
Les sonorités et l’univers donnent l’impression d’une grosse évolution artistique…
Ouais, notre musique avait une couleur plutôt folk-rock, et maintenant on prend une direction beaucoup plus indus/electro et beaucoup plus sombre ! Même si certains morceaux sont déjà écrits depuis 2017, tout a évolué et on a réussi à prendre du recul et avoir du liant dans nos morceaux. On avait une dizaine de titres et on en a gardé neuf pour l’album.
Est-ce que vous pensez que le confinement a eu une influence sur vos compositions ou votre manière de composer ?
Benjamin : Personnellement, le confinement m’a donné l’occasion de pleinement me concentrer sur le travail de production. Les basses sont très enveloppantes sur cet album, ce qui crée une forme de cocon, peut-être est-ce dû au contexte.
Hélène : On en a profité aussi pour créer du contenu visuel, ce qui nous manquait un peu. On a donc tournée un clip cet été, "Summer in the Wait" et "Void" à LAC.
Parlez-nous du tournage…
On avait des idées assez précises de ce qu’on voulait. Il nous fallait une boîte noire dans laquelle on pouvait créer une implantation lumière spécifique. Travailler avec Roland Marotel était une évidence, car c'est un ami de confiance, il nous apporte un regard et un recul qu’on n’a pas !
Quelle est l’intention et l’histoire de ce clip ?
On voulait proposer une version un peu dark de ce que pourrait être un shooting photo de pub de parfum. Le film The Neon Demon (2017) est une inspiration. Ce clip attrait à ce monde de la mode très lisse et superficiel, très vide, et on voulait parler de cette vacuité avec une charge très brute.
Personnellement, au-delà de la musique, je retiens de gros volumes de cheveux !
Oui (rires), ça c’est le ventilo, et c’était pas facile pour tenir la pose et garder son sérieux !
On nous a déjà dit qu'il y avait "trop de cheveux dans ce groupe !" C'est sans doute un reproche mais pour nous c'est un compliment.
Vous sortez votre album le 10 mars, et après ?
Si tout se passe bien, on a deux dates qui suivent, le 11 en option et 12 mars en Suisse aux Citrons Masqués ; et on croise les doigts pour les reports de festivals… On avait notamment le RECession Festival au Danemark avec Health le 30 octobre en mai 2020, ils avaient reporté, puis ont dû réduire le nombre de groupes et on a été contraint d'annuler à cause du deuxième confinement.