Mix City : Unzip et LAC lancent les conférences mixées !
20 années déjà, à oeuvrer et à nourrir une passion pour les musiques électroniques. Aux côtés des grands noms de la scène électro, les sets de Unzip sont toujours remarqués. Pour L'Autre Canal, il entame mardi 13 avril un cycle de conférences mixées qui vous fera voyager dans les grandes villes qui font l'histoire des musiques électroniques. Explications.
Quel est l'angle de ces conférences ?
Ben Unzip : Mon angle, c’est mix city car ce qui m’intéresse le plus, c'est de choper l’histoire d’une ville au travers ses artistes, ses club, mais aussi sa pratique en fonction de son origine géographique. Quand LAC est venu à moi pour entamer cette forme de désacralisation des musiques électroniques, je cherchais un angle à développer, et ce qui m’interesse ce sont les anecdotes, les histoires de vie, et représenter une ville est un bon point de départ : d’où cette idée de Mix City, parce qu’il va y avoir de la mixité et des villes à l’honneur !
D'où vient cette idée ?
C‘est une commande de l’Autre Canal qui souhaite désacraliser la pratique du DJ et c’est quelque chose qui me parle car à travers cette commande, on est vraiment sur l’histoire des musiques electroniques, qui sont une pratique un peu empirique, dotée d'un jargon et de codes. Les musiques électroniques sont quelque chose d’assez flou pour beaucoup de gens ! Dans ces conférences mixées, je vais donc donner des élements d'explication sur les techniques de mix, comment j'aborde tout cela, mais également mettre de l’action en mixant en live.
Comment sera construite cette première ?
Je vais laisser beaucoup de spontanéité et de hasard : quand ça devait se passer en public, je voulais laisser une main piocher différents points d'entrée : un label, un artiste, un morceau ? À chaque fois qu'un élèment sortira, je vais chercher à raconter une histoire et sortir un mix en rapport et un supplément anecdotique historique, une mise en pratique et une anecdote technique et développer comment je percois le mix. L'idée est vraiment d'identifier des histoires par rapport à la ville et désacraliser le boulot de DJ, avec une volonté que ce soit très accessible. Comment se fixer des repères, quand on n'a pas de connaissance réelles de tout ça ?
T'as du faire beaucoup de recherches...
Ouais, j'ai beaucoup fouillé ! Après, il y a aussi pas mal de travail de recherche déjà partagé, comme Laurent Garnier qui évoque pas mal d'endroits dans Électrochoc, ou comme au travers une super expo qui a eu lieu à la Philharmonie de Paris, où j’avais pris pas mal de photos. En fait, j'ai accumulé pas mal de données dans ma carrière et j’essaye de le synthétiser là pour que ça corresponde à une époque ou une ville : quels labels emblématiques, est-ce que des clubs se sont montés, qu’est-ce que je sélectionne et pourquoi, ce qui m'y plait, faire lien avec des anecdotes personnelles, des émotions ressenties en le jouant dans des contextes, ce que ça provoque sur un dancefloor, il y a énormément de choses à raconter !
Quelle sera la part d'interaction avec le public ?
L'interaction sera essentielle, et je l’espère importante pour vraiment influencer le déroulement de la conférence ! Je vois ces conférences comme quelque chose plus de l’ordre de la discussion que d’un discours pompeux sur les musiques électroniques. Hadrien (ndr : chargé d'action artistique et culturelle à LAC) jouera le rôle crucial de médiateur !
Et après Chicago, d'autres villes ?
Pour la suite, on a Détroit, Berlin, Londres, Paris qui sont dans les tuyaux. J'espère que ce cycle va intéresser du monde, sera pérenne et qu’on pourra naviguer et voyager vers d’autres horizons !
Un mot de la fin ?
Ces conférences sont un nouveau vecteur de transmission et c'est quelque chose qui me plait vraiment. Pour l'anecdote, quand j'étais au collège, je faisais déjà des mixtapes sur cassette pour mes potes car je voulais absolument qu’ils entendent ce que j’avais découvert, pour ressentir la même chose que moi ! La musique qui entre dans mes oreilles doit toujours en ressortir pour être partagée ! (rires)
Propos recueillis le 8 avril 2021