La saison 1 du Syndicat! est terminée, interview de Catastrophe
La saison 1 du Syndicat! est terminée, interview de Catastrophe
Catastrophe, c’est un groupe français maniant les mots comme personne et livrant des prestations live dotées d’une énergie incroyable. Alors, lorsque Catastrophe se décide à lancer Le Syndicat !, série de longs entretiens avec et entre artistes de la scène française (Arthur de Feu! Chatterton, Flore de L'Impératrice, Fuzati et Albin de la Simone), c’est avec joie que l’on se plonge dans une intimité installée par un fond vert, cinq personnes, un chien et une plante verte. Entretien avec Arthur de Catastrophe.
D'où vous est venue l'idée du Syndicat ?
C’est venu à la veille du second confinement, on était dans un bar avant leur fermeture, on discutait et on s’est vite rendu compte que ça allait être très compliqué de faire du live, mais que des formes resteraient possibles. Individuellement, on avait déjà fait ce genre de pratique, Blandine a un parcours de journaliste, et on trouvait un intérêt à parler entre artistes privés de scène. Au départ, on partait sur l'idée d'un podcast, mais grâce à l’invitation de la Maison de la Poésie qui produit les vidéos, on a pu organiser ça fin janvier.
On a trouvé quatre artistes qu’on trouvait intéressants, qu’on connaissait un peu mais trop peu, et ça nous a permis de faire des choses dans cette période et ne pas rester sur un constat d’échec. Ça nous manquait trop de faire des choses, de parler musique, d’être dans une ambiance d’échange, et surtout on voulait prendre le temps. Le temps est devenu une notion un peu complexe dans les médias, rétrécis dans des formats courts et ultra promotionnels.
Comment avez-vous géré votre casting ?
On a fait tout un tas de short-list avec les quatre de Catastrophe, et on a ressorti dix noms. On savait alors qu’il y aurait quatre épisodes, et on voulait donc quatre profils un peu différents, un peu aux antipodes les uns des autres. Aussi, on a essayé de choisir un peu en fonction de nous, en tant que groupe, sans parasiter non plus. On a choisi Arthur pour la première car il a une aisance évidente.
Quelle est la différence fondamentale avec des interviews de médias ?
C’est autre chose. Le journalisme, c’est très technique. Là c’est « artiste à artiste », c’est peu courant en France, mais ça se fait un peu plus aux Etats-Unis ou en Angleterre. Pour Le Syndicat, on s’est plongé en profondeur dans les univers des artistes, afin d’en ressortir des différences ou des similitudes avec ce qu’on fait en tant que groupe. La référence principale qu’on avait venait de shows TV des années 70.
Quelle est la recette d’un épisode parfait ?
Un épisode dont on a tracé les contours avant mais qui nous échappe totalement, dont on perd le cadre en arrivant à parler de choses de plus en plus précises. Un épisode où je n’ai pas rencontré la personne avant afin d’être sur une vraie découverte ; l’inverse peut parfois amener des situations où l’on peut se cacher derrière une amitié. Un épisode où l’on voit des embryons de chansons qui arrivent et débouchent sur une vraie collaboration.
Comment avez-vous géré les collab musicales de fin d’émission ?
Alors on a fait des séances de répétition notamment avec Flore (L’Impératrice) avec qui on voulait à la base traduire et chanter en français The Sound of Silence de Simon & Garfunkel, et c’était très difficile ! Pour la reprise de William Sheller avec Arthur (Feu! Chatterton) ou Finisher avec Fuzati, on a échangé à distance puis on s’est retrouvé sur le moment. Pour Albin de la Simone, il a ce coté chef d’orchestre passionnant et j’aurais presque aimé partager et filmer les moments où il nous expliquait la construction et les particularités de son morceau.
Vous dites saison 1, donc saison 2 ?
On en imagine une deuxième, forcément. On ne s’interdit rien, tout est imaginable. On possède ce concept qui sera intéressant tant qu’il y aura des artistes intéressants à rencontrer. La Maison de la Poésie est un super écrin mais on est également en discussion avec d’autres endroits. Si je devais donner une date, je dirais avant la fin de l’année, ou peut-être même avant l’été. Si la rencontre le justifie, on peut tout imaginer.
Et Catastrophe dans tout ça ?
On vient de sortir une nouvelle vidéo qui entoure l’album Gong, Visages, mis en vidéo par nos soins. Sinon, on travaille sur de nouvelles choses, la période nous fait réfléchir. Le contexte sanitaire fait qu’on a très peu présenté Gong en live, mais lorsque l’on pourra le jouer, c’est évident qu’il sera modifié. Ce serait vraiment trop étrange qu’on arrive comme si rien ne s’était passé.
Samedi 20 mars à 21h05 sur France tv culturebox, vous pourrez les voir suer, chanter, jouer : donner le meilleur d'eux-même sur la scène du Théâtre Mogador.