Focus sur KOKOKO!








KOKOKO ! : c'est le cri de guerre poussé par un nouvel équipage lancé dans les rues de Kinshasa dans le sillage brinquebalant du Staff Benda Bilili, cette formation montée sur d'improbables bolides qui fusionnera avec de jeunes comètes pour former Mbongwana Star. Comme eux, KOKOKO ! a baigné dans le chaudron bouillonnant de la capitale congolaise où la musique se déverse des taxis, des gargotes et des radios en un flux ininterrompu.
Renaud Barret et Florent de la Tullaye, fondateurs de la Belle Kinoise, qui avaient déjà permis au Staff Benda Bilili de se faire connaître en France, ont replongé dans ce chaos urbain et sonore pour réaliser un film sur la scène émergente de Kinshasa. Dans leurs bagages, le producteur français Débruit, séduit par la transe technoïde et post-punk déclenchée par ces furieux futuristes, qu'il rejoint sur le champ. KOKOKO ! façonne l'avenir avec du vieux : bouteilles en plastique, boîtes de conserve, fil de fer, volant de voiture ou machine à écrire transformée en boîte à rythmes sont leurs instruments.
La rumba congolaise est laissée loin derrière : si le rythme fait la loi, ici on fait danser avec un son syncopé qui serait immédiatement intégré à la playlist du club le plus en vue de « la Kinshasa du futur » que ces Jeunes-Turcs appellent de leurs vœux. Ceux-ci mènent une guerre contre le conservatisme ambiant où la jeunesse est en première ligne, pour bousculer « le tabou que représente le respect des aînés, pour dénoncer l'état d'une société paralysée par la peur. »
Benjamin Bottemer – journaliste pour Novo Magazine
Kokoko! à LAC, samedi 23 juin 2018