C'est quoi le rock psyché?
PAR EMISSION ELECTROPHONE
Encouragées par des personnalités de la contre-culture telles que Timothy Leary, Ken Kesey et Allen Ginsberg, les premières ébauches du psychédélisme émergent au milieu des années 60. Elles se développent aussi bien dans le cinéma que dans la photographie ou la peinture. Mais cette révolution stylistique est la plus spectaculaire dans la musique, en particulier dans le rock.
Les premières esquisses apparaissent en 1966 avec la sortie de l’album The Psychedelic Sounds Of The 13th Floor Elevator et la naissance du quatuor californien The Doors. Le nom du groupe est tiré du livre d’Aldous Huxley Les Portes de La Perception, dans lequel l’auteur relate son expérience mystique par la consommation de drogues hallucinogènes (si chères à Jim Morrison). L’apogée du style survient l’année suivante avec plusieurs albums de référence tels qu’Axis : Bold As Love de The Jimi Hendrix Experience, The Piper At The Gates Of Dawn de Pink Floyd, Surrealistic Pillow de Jefferson Airplane et Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band de The Beatles, dont les sonorités sont fortement influencées par l’Inde et le Moyen-Orient. Ces œuvres donnent au rock psyché une identité sonore définitive et reconnaissable entre mille.
Au début des années 70, l’intérêt pour le rock psyché s’étiole au profit du rock progressif, de la disco ou du punk. Puis il renaît la décennie suivante avec des groupes comme Spacemen 3, The Duke of Stratosphear ou encore l’anglais Julian Cope. Le psychédélisme est également une source d’influence pour les fondateurs du shoegaze, au début des années 90. My Bloody Valentine, Ride ou encore Spiritualized auraient-ils existé sans The Byrds ou The Velvet Underground ?
L’esthétique vit encore durant les années 2000. Temples, Allah-Las ou encore Tame Impala s’en accaparent mais ils reproduisent le style à l’identique, avec plus ou moins de réussite, plutôt que de chercher à le réinventer. Certaines formations réussissent néanmoins le pari et n’hésitent pas à repousser les limites en expérimentant des formes nouvelles et enthousiasmantes. Thee Oh Sees, King Gizzard & The Lizard Wizard sont de celles-là. Wand, en concert à LAC le 11 février 2018, aussi.
— Emission Electrophone
www.emission-electrophone.fr
Crédit photo : Arnaud Martin